24 octobre 2021
Rédigé par Maba Diarra

Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?

Un biais de pensée, une distorsion cognitive, une erreur de raisonnement !

Des filtres puissants qui vont agir sur notre perception de la réalité, de notre environnement, des personnes ou de nous même. Une bonne façon de trafiquer la réalité pour se donner toujours raison et rester en cohérence.
Imaginez …

C’est comme si vous portiez des lunettes roses qui viennent teinter votre réalité en rose… C’est comme si vous portiez des lunettes avec le « pouvoir » de vous leurrer, de percevoir le monde comme dangereux à partir de votre filtre à penser « warning danger ».

D’où viennent ces erreurs de pensée ?

Votre cerveau filtre la réalité et vient la déformer à partir de votre histoire personnelle, de vos expériences de vie parfois traumatiques, de vos conditionnements, de votre éducation, etc.

A différents degrés, nous avons tous des biais cognitifs ! Bonne nouvelle, c’est OK !

Ces biais cognitifs se manifestent par des pensées automatiques. Elles surviennent dans votre esprit de façon automatique, souvent sous forme de pensées négatives et irrationnelles.

En fusionnant avec nos erreurs de pensées, elles influent nos prises de décision et nos comportements de façon rigide.

Lorsque que vos pensées deviennent dysfonctionnelles, qu’elles parasitent votre vie trop régulièrement, qu’elles vous empêchent d’être serein.e, qu’elles provoquent des émotions pénibles, voire entraînent des pathologies, prenez le temps de les identifier !

Je vous propose d'explorer certains de ces biais cognitifs.

La lecture dans les pensées ou la conclusion sans preuve 

Arriver à une conclusion en l’absence de preuves suffisantes pour la valider ou encore s’imaginer avoir un pouvoir magique comme « la voyance » pour lire les pensées de l’autre comme lorsqu’on croit connaître les pensées des autres en se basant sur des indices peu signifiants.

« Il se moque moi » ; « elle va me quitter » ; « je suis sûre que mes collègues ne m’aiment pas »

La lecture dans l’avenir

Des projections pessimistes sur l’avenir. Nous considérons nos interprétations comme vraies et absolues  » Je vais finir seul toute ma vie », « tout est foutu », « la thérapie ne marchera jamais »

La catastrophisation

J’imagine les pires scénarios

« je vais perdre mon travail, mon appartement, devenir sdf … »

La personnalisation 

Se sentir personnellement concernée et responsable de la cause ou des conséquences des événements alors qu’ils sont peut liés.

« si j’avais préparé davantage mon entretien d’embauche, j’aurais obtenu ce poste », « C’est de ma faute », « A cause de moi, j’ai été négligeante… »

La maximisation du négatif / minimisation du positif

Ne retenir que les évènements négatifs (dramatisation) et négliger les positifs, exagérer ses erreurs, les échecs et minimiser les points forts.
« J’ai trouvé la solution au problème mais c’était un simple coup de chance », « J’ai réussi cet examen ! Oui mais c’était facile » , « j’ai raté ces examens, je ne me le pardonnerai jamais »

La fausse obligation sur le mode « idéaux-exigences »

Se motiver pas des fausses obligations. Il faut se battre ou se menacer d’une punition.

« je dois réussir », « je dois pas baisser les bras », etc.

L’attention sélective

Concentrer son attention sur un détail en ignorant les aspects importants de la situation 

« Mon copain ne m’a pas demandé comment j’allais ce matin, je lui suis indifférente »

La pensée dichotomique

Interpréter la réalité sans nuance. Les événements sont catégorisés en tout ou rien, noir ou blanc. 

« Ce collaborateur a fait une grave erreur dans ce dossier, il ne mérite pas ce poste »

La surgénéralisation 

Arriver à une conclusion à partir d’un ou de plusieurs petits éléments isolés et étendre cette conclusion à l’ensemble des autres situations

« Je ne serai jamais en sécurité », « J’ai raté mon entretien d’embauche, je suis nul », « Plus rien de m’étonne, c’est toujours à moi que ça arrive ce genre de chose »

Comment déjouer les biais cognitifs ?

Questionnez vos pensées comme Socrate pour prendre du recul : cette pensée est-elle utile ? est-ce qu’elle m’aide à aller mieux ? est-ce qu’elle m’aide à être la personne que je veux être ? …

Projetez vos pensées sur un écran de cinéma, zoomez, dézoomez, modifiez la couleur, mettez le son, baissez le son… amusez-vous avec vos pensées, elles sont rarement réalistes alors ne leur donnez pas trop de crédit !

Pratiquez la méditation de la pleine conscience, pour mettre à distance vos pensées !

STOP ===> Je marque une pause, je prends conscience de mon flot de pensées, je laisse un espace attentionnel à ce qui vient, j’accueille sans jugement ce qui est là, mon coeur et mon corps réagissent comme si c’était vrai, peut-être une émotion, tiens voilà de la colère, tiens voilà la tristesse, peut-être des sensations dans mon corps… je constate avec bienveillance mon expérience. Je peux prendre mes pensées pour ce qu’elles sont… des événements de mon esprit qui vont et qui viennent, je peux les observer comme des nuages qui passent dans le ciel, comme l’eau de la rivière qui coule.

Je prends conscience de mon corps dans l’instant présent, ici et maintenant, avec mes tensions et mes relâchements. Je peux observer le contact de mes pieds à même le sol, je suis solide et bien ancré.e, je peux observer mon souffle, je suis connecté.e à ma vie intérieure. Tout est en mouvement. Tout passe… Je peux maintenant choisir d’agir en conscience.

Rappelez-vous : les pensées ne sont que des pensées ; ce ne sont pas des vérités absolues

Pour aller + loin :

https://tcc.apprendre-la-psychologie.fr/biais-cognitifs.html

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