Confiné à l’intérieur : faire face à soi-même

La crise sanitaire que nous traversons a été pour certains une parenthèse à de vieilles habitudes : surconsommation, tyrannie du temps, ivresse de l’urgence, pression sociale. Pour d’autres, un peu comme un pilote automatique, il a été question d’enclencher le mode survie.

Dans cette société du plaisir où la quête du bonheur est souvent une obsession, nous avons souvent été amenés à visiter l’essentiel.

A l’aube du déconfinement, des premiers constats émergent autour de notre rapport au monde. Là où la mort éclaire le sens de la vie, le confinement a éclairé parfois amplifié, nos modes de vie. Le contexte sanitaire a ainsi généré des peurs existentielles pour beaucoup d’entre nous.

Une nouvelle urgence est au cœur du débat médiatique : celle de réinventer et restaurer notre vivre ensemble.

Comment faire résilience ? Quel changement de modèle est à enclencher ?

Cette crise sanitaire sonne comme un point de rupture, une transition vers un nouveau modèle. Je ne saurai présager d’un renouveau dans ces temps troubles.

Pour l’heure, je fais le constat que nombreux d’entre nous découvrent ou redécouvrent les lois de la nature :  la fragilité de l’existence humaine, les cycles et les changements, la finitude, etc.

Réinvestir ce qui fait sens : faire de l’intention la réalité

Cette crise sanitaire est peut-être un plaidoyer à la vie, où il ne s’agit pas tant de s’accrocher à ses habitudes que de composer avec ce qui est là, sans prévisibilité.

Cette transition est peut-être l’opportunité d’être pleinement présent à l’expérience que nous vivons. Comme un principe de réalité : notre existence est vulnérable et notre monde est incertain.

Peut-être pouvons-nous tirer parti de ce qui nous arrive et agir efficacement sous la guidance de nos valeurs ? 

Vais-je dans le sens des valeurs qui me sont chères ? 

Suis-je en train de construire le type de relations que je recherche ? 

Quel genre de personne/professionnel ai-je envie d’être ? 

A quoi ai-je envie de consacrer du temps et de l’énergie ? 

En somme, qu’est ce qui est fondamentalement important pour moi ?

N’est-ce pas une douce invitation à réaligner notre boussole pour une vie qui vaut la peine d’être vécu ! 

Sur le chemin du déconfinement, nous avons une précieuse occasion de découvrir et d’investir notre intériorité transformante. Celle qui nous permet de se retirer à l’intérieur de soi-même, de s’auto-observer, de faire un pas de côté pour laisser poindre nos vrais enjeux. 

En bref, l’intériorité est cet élan de vie qui nous permet de discerner et réinterroger notre rapport à la vie, nos enfants, au travail, etc. pour rééquilibrer nos ressources.

Le pouvons-nous ? 

Yes, we can ! Oui nous avons le choix d’organiser une vie qui a du sens ; oui nous pouvons nous saisir du « pouvoir agir » pour être en devenir. 

Comment ? 

Reconnaitre ce qui est là et être présent à la vie avec son lot de souffrances et de joies ;

Cohabiter avec ses émotions sans être habités par elles ;

S’ouvrir à un dialogue intérieur et se connecter à ses valeurs ;

Passer efficacement à l’action : mettre en cohérence les valeurs auxquels on croit et celles que l’on vit. Oser réaligner ses priorités. 

Finalement, qu’est-ce qu’on risque ?

Le risque de vivre en harmonie avec soi et d’être pleinement responsable de ses actions ;

Le risque de s’ouvrir à un mouvement de croissance et de développement ;

Le risque d’avoir un espace de choix et de lucidité à cultiver sans modération.

On tente une voie nouvelle ? 

Préparer une voie nouvelle, c’est déjà là préparer en nous, avec la perspective de transformer nos habitudes, notre façon d’être au monde et créer des modes de vie choisis pour vivre mieux. 

Cela n’est pas sans renoncement. Un mode de vie plus qualitatif tourné vers l’essence même de la vie : l’essentiel.

En somme, c’est un espace de liberté pour aligner sa vie à ses priorités. Un apprentissage qui ne coûte rien, parfois inconfortable, mais dont le bénéfice n’a pas de prix. 

Le saviez-vous ? 

• Les changements de vie significatifs correspondent souvent à des choix nouveaux. 
• Le travail sur soi est sans doute la clé d’une transformation sociale. Une intériorité citoyenne bénéfique pour une vie meilleure en communauté. 

#desespoircréatif # l’écopsychologie # sechangerpourchangerlemonde  

Références, pour aller plus loin !

Thomas d’Ansebourg. Qui fuis-je ? Où cours-tu ? A quoi servons-nous ? Vers l’intérioté citoyenne. Les éditions de l’Homme, 2008.

 

Un livre passionnant et engagé pour mieux saisir le retour vers soi. Il nous explique comment accéder à une intériorité par le développement personnel profond. L’intériorité citoyenne est un concept central – la clé qui permet d’atteindre ses ressources intérieures, de passer du Moi au Nous.

Russ Harris. Le piège du bonheur. Poche, 2017. 

Selon Russ Harris notre volonté d’être heureux à tout prix contribue à intensifier anxiété et dépression. Nous ne faisons alors que fu ir nos problèmes au lieu de les apaiser et de les transformer. Stop à la recherche d’émotions plaisantes offertes par la consommation incessante de biens matériels – au risque de vous faire piéger. Pourquoi ? La réponse tient en une phrase : l’évitement de l’expérience vaste de la vie.

Ce livre est un délice, avec des anecdotes croustillantes et une douce invitation à aller à la rencontre de notre laboratoire intérieur.

Ilios Kotsou. Eloge de la lucidité, se libérer des illusions qui empêchent d’être heureux. Poche Marabout psy, 2019.

Un plaidoyer contre l’happycratie.  Ilios Kotsou prend à contre-pied les recettes et les méthodes magiques en quête d’un idéal, impossible à atteindre.

Ce livre est une invitation à la lucidité pour déjouer les idées trompeuses et découvrir les conditions du bonheur véritable. Il nous explique à partir de références scientifiques et littéraires, comment une conscience clairvoyante nous ouvre à une compréhension plus profonde de nos émotions. Pour accepter notre vulnérabilité avec bienveillance, trouver une joie durable et découvrir la valeur réelle de nos vies.